© Natale
Vue générale de la ville
Par ses abords, Sartène paraît un prolongement de la montagne.
Oublions les constructions récentes pour ne plus voir que cette acropole de granit qui se cramponne au rocher.
Au centre de la cité se trouve la place de la Libération, anciennement place Porta.
Là se dressait la guillotine.Là discutaient les hommes de "bonne naissance", les sgio.
Au pied de l'église, dès l'aube, les ouvriers agricoles attendaient les offres de travail.
Car Sartène fut autrefois, de toutes les agglomérations corses, la plus rétrograde.
Les relations sociales dans l'île n'ont jamais présenté les inégalités constatées en Sicile ou même en Sardaigne.La nature montagneuse ne permettait guère les propriétés latifundiaires et les grandes fortunes agricoles.
Pourtant, à Sartène, les rapports sociaux gardèrent longtemps leur aspect inégalitaire du XVIII ème siècle. On s'adressait aux sgio la casquette à la main et le regard baissé..
Sartène la nuit
Le vieux quartier du Petraghju semble glisser vers la vallée, charriant avec lui ses flots d'histoire.
Les maisons se bousculent, liées entre elles par des arcades. Séparées par d'étroites ruelles, elles montent vers la lumière, se transformant au fur et à mesure des étages...et des siècles : ici, la pierre est différente entre le premier et le second niveau. Là, cette tourelle est postérieure à son support. Parfois, on tombe sur les ruines de l'ancien rempart.
Car, derrière ces murs, que de guerres, de passions et de cruauté : génois, corses, barbaresques s'y battirent et y moururent
Extrait de
Terres de Corse Gabriel-Xavier Culioli